En quittant Sofia, la route vers la Turquie est longue et nous fait passer par Plovdiv (Bulgarie) puis traverser la Grèce.
Sur le territoire grec, la chance nous amènera sur des routes dites ‘non-carrossées’ … quel plaisir de se prendre pour des enduristes !!!!
Au bout d’un mois de voyage et après s’être pris pour des enduristes de l’extrême (n’ayons pas peur des mots), le temps était venu de se métamorphoser en ‘vrais’ aventuriers. Ce soir, ce sera donc camping sauvage dans les montagnes grecques !!!
Jean-Phi est content, il va pouvoir utiliser sa fameuse pelle (merci Torto) ! L’endroit est presque parfait : calme, plat, vert, d’un silence que seule la montagne peut offrir … Un seul défaut : l’absence d’eau de montagne pour la douche du matin. Qu’importe … tout pour l’aventure ! Quelle vie extrême nous menons …
Nos quelques saines victuailles avalées, la nuit se passe très bien et il est déjà temps de lancer le triptyque infernal … direction la border et ses contrôles !
Bien installés | Salade du soir |
Nous vous épargnons les détails … mais il faudra retenir 4h de file d’attente à la frontière gréco-turque. Nous n’avons toujours pas compris pourquoi car les contrôles se sont déroulés assez rapidement nous concernant avec une police accueillante et souriante. Cette attente aura été l’occasion de croiser quelques motards Turques très bien équipés qui prenaient la route de la Grèce.
Le soleil tape fort … et nous relançons nos machines direction Canakkale (merci Fritz) pour nous permettre de traverser le détroit de la mer de Marmara et ainsi éviter Istanbul tout en rejoignant directement la côte Ouest / Sud-Ouest. En arrivant vers l’embarquement, des bouchons de plusieurs kilomètres nous attendent, heureusement que nous sommes en moto et que la circulation est plus ‘libre’ que chez nous ! Après avoir presque compris le fonctionnement des différents quais d’embarquement, nous nous apercevons que nous n’avons pas pris de monnaie turque (Turc Lira). Qu’à cela ne tienne, en nous renseignant, un homme s’approche de nous et donne de quoi payer notre traversée !!!! Il ose même nous dire que ça lui fait plaisir, quel toupet ! C’est donc surpris, soulagés et souriants que nous embarquons pour une traversée de 12 minutes. Nous avons même le temps de croiser un motard turc d’Istanbul qui parle un très bon anglais. Il nous explique le pourquoi de tant de bouchons : c’est le WE du 1er mai et donc l’occasion pour les Turcs de s’octroyer un peu de repos sur la côte … bref comme chez nous, 3 rayons de soleil et tout le monde est sur les routes qui mènent à la mer.
Discussion animée dans le ferry | Beau panorama lors de la traversée |
A peine débarqué, nous prenons la route des POIs indiqués sur la carte de Fritz. La nuit tombe, il est temps de trouver un logement pour la nuit … ce qui ne sera pas si simple. Comme indiqué plus haut, c’est WE de repos et les quelques hôtels qui disposaient encore d’une chambre libre sont hors de prix. Après avoir tourné et viré, Thibault trouve un petit chemin de terre dans la montagne qui nous mènera à notre petit paradis pour la nuit. Ce soir ce sera donc camping sauvage et montage des tentes dans le noir ! Nous vous l’avons déjà dit : tout pour l’aventure ! Mais au réveil, l’endroit s’avère encore mieux que bien. Isolé, dépeuplé (sinon de moutons et de chèvres), nous profitions même d’une source d’eau de montagne naturelle qui alimente un abreuvoir pour les animaux. Ce sera donc parfait pour que Jean-Philippe ré-utilise sa pelle et qu’il puisse enfin utiliser son évier souple pour sa douche (revigorante) du matin !
Nous reprenons la route direction la côte que nous longerons pendant de nombreux kilomètres. De récentes et belles 2×2 voies … premiers signes du tourisme de masse de cette partie du pays. Ce sera, encore une fois, l’occasion de traverser de beaux paysages entre bord de mer, plaines, montagnes et une magnifique forêt de sapins et de granit !
Nous aurons l’occasion de visiter (liste non-exhaustive) : Edremit, Foça (pour une nuit au camping dans une crique idyllique), Selçuk (et son magnifique chateau), Kusadasi puis nous nous octroyons 2 jours de pause à Didim (lavage du linge oblige, toujours …) où nous avons réservé une chambre chez l’habitant. Didim est une cité balnéaire de taille moyenne (nos préférées) coincée entre Izmir et Bodrum. Grande et belle mosquée toute neuve, marché de fruits et légumes (desquels nous ne manquerons pas de profiter), petits commerces, bords de plage aménagés. C’est ici que Jean-Philippe prendra son 1er bain de mer, Thibault préférant lire tranquillement sur le sable.
A notre arrivée, nous avions été très chaleureusement accueillis par Silvana, une Galloise installée en Turquie depuis 4 ans. Elle nous fera visiter la ville, nous prendrons nos repas ensembles et nous en profiterons pour améliorer notre anglais à son contact. En échange, nous lui proposons de l’emmener avec nous en moto au Lac Bafa, ce qu’elle acceptera avec un enthousiasme qui n’en sera que décuplé au retour de cette balade. Le hasard voudra que nous croisions une habitante du bord du lac qui nous fera la visite des environs (nous pourrons constater qu’il reste encore de nombreux vestiges architecturaux de la période Ottomane à faire ressurgir de Terre) et nous proposera même de venir boire le très répandu Thé Turc (le ‘Cay’) avec une pâtisserie locale dans sa maison.
Durant la visite | Au bord du lac |
C’est le cœur lourd que nous nous séparons de Silvana pour prendre la longue, large et rectiligne toute nouvelle route qui mène à Pamukkale où nous dormirons en camping.
Seuls dans le camping (qui n’avait pas l’air d’être ouvert), nous profitons de la magnifique vue sur les chaines de montagne qui nous entourent. La visite du site de Pamukkale (connu pour ses piscines de calcaire) plaira beaucoup à Jean-Philippe et un peu moins à Thibault qui préféra le cadre bucolique avec ses champs de coquelicot. Et c’est sous la pluie que nous finirons cette escale !
Les bassins étant vides, on vous montre nos frimousses | Les ruines au milieu des champs … |
L’heure du départ de la Turquie est arrivée et nous prenons donc la route du retour … Une escale est prévue à Balikesir pour la nuit initialement prévue via AirBnB … Une fois arrivée à l’adresse indiquée, il s’avère qu’il n’était plus possible d’y loger (nous n’avons toujours pas compris pourquoi). L’hôte nous explique qu’il n’y a pas de problème et qu’il a une solution … nous irons boire un çay dans ‘son’ bar où un de ses copains nous attend. Ce dernier nous emmène chez lui et nous prête tout simplement sa chambre dans l’appartement qui sert de colocation à 3 étudiants. Nous sommes accueillis très chaleureusement. Après une bonne douche et 2 ou 3 autres çay, les copains des copains des copains nous emmèneront visiter la ville. Nous passerons donc la soirée tous ensemble. Et comme on se sentait bien, nos nouveaux amis nous proposent de rester autant de temps que nous voulions ! Nous resterons donc une nuit de plus et passerons tout notre temps ensemble, entre promenades en ville et parties d’échecs au café.
Joie de jouer aux échecs | La jolie bande |
Après cette effusion de bons sentiments, nous nous dirigeons vers Canakkale pour passer notre dernière nuit en Turquie. La ville et sa marina sont très agréables. Marina où est d’ailleurs exposé le symbole de la mythique guerre de Troie … le cheval en bois qui devait servir d’offrande par les Grecs aux Troyens ! L’œuvre exposée est un des exemplaires fabriqués pour le non moins célèbre film ‘Troie’ avec Brad Pitt.
L’épopée Turque prend fin, nous quittons ce grand pays pour retrouver la Bulgarie et les bords de la mer Noire.
Au final nous avons passé un agréable séjour en Turquie grâce à l’accueil de bons nombre de Turcs et avec certains paysages magnifiques. Mais le constat n’est pas parfait avec quelques déceptions sur les infrastructures touristiques (peu d’hôtel à moins de 50€ la nuit, les campings sans douches et électricité …) et le fait de payer cher « comme des touristes » assez régulièrement.
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