Nous avons quitté l’Ukraine pour la Pologne le 21 mai avec pour objectif principal la réparation de la Honda. Nous avons tout d’abord commencé par un passage laborieux de la frontière : les gens s’écartent pour laisser passer les motos, les douaniers nous demandent de faire demi tour pour faire la queue comme tout le monde et enfin les motards polonais nous disent de ne pas bouger et de forcer le passage … Deux heures d’aventures qui laisseront des courbatures à Thibault qui sera resté tout du long en équilibre sur la pointe des pieds !
Le choc entre l’Ukraine et la Pologne est grand sur la route : plus aucun trou, des radars dans tous les villages, contrôles automatiques de la vignette tout au long des nationales et villes mortes le dimanche. Nous avons fait un bond dans le niveau de vie ! Après quelques kilomètres nous sommes arrivés à Cracovie (ou Krakow en Polonais), ville connue même jusque chez nous. Et nous n’avons pas été déçus, autant le centre historique avec sa place magnifique, les berges du Vistule où se côtoient cyclistes, piétons et joueurs d’échecs ou enfin le quartier juif Kazimierz (nouveau quartier à la mode où chaque bar a une ambiance différente). Nous avons passé cinq jours sur place, en attendant la livraison des pièces et les différentes opérations pour la moto de Jean Phi, qui la récupérera même nettoyée à la main, Thibault en était jaloux !
A l’intérieur d’une des églises | La rue vers la place principale | Un temple juif |
Au cours de ces quelques jours, nous avons fait la visite des camps de concentration/extermination d’Auschiwtz/Birquenau, à 70 kms de Cracovie. Nous nous sommes présentés à 9h45 sur le site et avons eu la chance d’avoir des places pour la visite guidée qui partait à 10h. Au terme des 4h de visite, nous avons le sentiment bizarre d’avoir visité une usine. Non pas par l’aspect touristique du lieu, mais bien par les camps en eux-mêmes. En effet, tout au long de la visite nous découvrons la mise en place progressive de la solution finale, améliorée au fur et à mesure des années comme on améliorerait la chaine de production d’une usine de voiture. Les différentes mises en scène des objets personnels des déportés qui sont présents en quantité gigantesque donnent le tournis, deux exemples nous ont particulièrement marqués : 7 tonnes de cheveux de femmes, qui étaient utilisés pour faire des tissus, et des milliers de chaussures qui étaient aussi bien des souliers d’homme/de femme/d’enfant, de riche/de pauvre, d’hiver/d’été. L’idée même que les SS aient travaillé ici au quotidien, que le directeur du camp vivait à 500m avec ses 5 enfants … Ils allaient bien à l’usine de façon complétement déshumanisée. D’où l’intérêt de se souvenir et de ne pas s’habituer à la haine de l’autre qui pourrait amener à des situations similaires.
Après ses quelques jours dans une grosse ville, nous étions obligés de nous ressourcer au calme, c’est pourquoi nous avons mis le cap au sud vers la ville de Zakopane, au pieds des montagnes des Hautes Tatras (conseillé par notre ami Suzan). Après un trajet sous la pluie, nous avons pu profiter de la soirée au sec mais avec 10°C dans les rues … retour en hiver ! Seul réconfort, tous les locaux étaient vêtus comme nous en tenues Décathlon d’hiver, pour une fois nous ne dénotions pas. Pour nous réchauffer, nous avons alors décidé de casser la tirelire pour un restaurant de rôtisserie et une belle planche de mouton et de porc.
Allégorie de la montagne dans la rue principale | Heureusement il y avait du choux ! |
Le lendemain, nous passons la frontière de la Slovaquie, un pays très vert ! Nous n’avions encore jamais vu autant de randonneurs sur le bord de la route. Et quelles routes ! En moto nous nous régalons, ça tourne, c’est propre et il y a d’autres motards pour s’amuser un peu. Nous roulerons plusieurs heures à la recherche d’un logement accessible, car oui, la Slovaquie ce n’est pas donné ! Même si la nourriture est moitié moins chère que chez nous, pour dormir c’est du pareil au même. Après une pause dans un restaurant routier (presque aérien avec son avion !), nous atterrissons au bord d’un lac dans un camping qui ne semble pas ouvert. Après avoir pris quelques renseignements, il s’avère que nous pouvons planter nos tentes où bon nous semble et que nous pouvons passer un peu de temps à la petite paillote bordant le lac. C’est donc ce que nous ferons, même si la carte du repas se résumant à un hot dog à 1€ nous laissera sur notre faim, alors même qu’il ne faisait que 12°C avec un petit vent … glacial !
Parés au décollage des saveurs | Les Hautes Tatras | Au bord du lac |
Enfin nous rejoindrons la Hongrie où là aussi les prix étaient loin de ce à quoi nous avait habitué l’Ukraine. De plus notre visite est tombée pile pendant le we de l’ascension, nous laissant face au centre ville de Hajdúböszörmény (à vos souhaits) vide. Dommage car nous étions bien installés dans une annexe de l’église de la ville !
Fatigués de ces pays bien trop semblables aux nôtres, nous avons décidé de retourner en Roumanie profiter de ce beau pays avec en ligne de mire la Bosnie !
Merci de nous faire partager vos découvertes avec autant de talent et bonne continuation
bises
coucou les bichons 😉
commentaires de qualité, bonne continuation
PhD